L’âge de ses artères #1

J’ai bientôt 36 ans (RIP ma carte 12-25 ans +10 ans).

ÉVIDEMENT je ne les fait pas (entre l’Activia et tous ces conservateurs qu’on bouffe, ça me ferait bien chier la bite d’acheter un pot La Prairie à 300 boules) (image mentale de 300 boules) (ça c’est fait).

N’en reste pas moins que sous cette apparence de déesse ingénue  se trouve une âme d’ado attardée (je crois en quelque sorte à l’âme sœur, à Clément Sibony et à la petite souris).

Mais force m’est de constater que certaines choses changent, évoluent voir même permutent complétement en une décennie :

EXEMPLE NUMÉRO UN : LA BITURE

  • Tu as 25 ans, tu te mets minable toute la nuit, tu vas bosser le lendemain (tu es littéralement détruite à l’intérieur, mais à l’extérieur tu es fraiche , belle et lissée). Le soir suivant tu remets ça. Tu as bu tout ce qui se trouvait à portée de main et tu étais géolocalisée à 2cm de l’open bar.
  • Tu as 35 ans, tu as mal à des endroits dont tu ignorais dès lors l’existence. L’Akazeilzer ne fonctionne que dans les romans de Bukwosky et tu maudis la terre entière le lendemain matin quand tu es passé du minois de Zoey Deschannel à celui de Madame Mim sans espoir de défroissage avant 17 heures (heure à laquelle tu seras probablement morte d’un cancer du foie). Tu as bu 50cl de bière.

EXEMPLE NUMÉRO DEUX : L’AMOUR

  • Tu as 25 ans, Tu gambades avec insouciance dans un champs de poneys tartinés de paillettes incandescentes. Limite tu es en lévitation. Tout est merveilleux, la vie n’a jamais été aussi belle, tu pourrais déplacer le Bon Marché rien que par la force de ton âme.
  • Tu as 35 ans, Tu es cette personne exceptionnellement soupçonneuse envers autrui. Tu voudrais bien léviter comme avant mais tu te traines des cadavres de poneys mort qui clignotent sous l’effet d’un faux contact.

EXEMPLE NUMÉRO TROIS : LA RUPTURE

  • Tu as 25 ans, tu vas crever. Tes perspectives d’avenir sont littéralement anéanties par la disparition de cet être cher qui t’as préféré la liberté (la liberté s’appelle Cindy et pense que le jour et la nuit se couchent et se lèvent dans le  boxer de celui qui est désormais ton ex). Ton cœur saigne littéralement. TU N’AIMERA JAMAIS PLUS PERSONNE A PART TON CHAT.
  • Tu as 35 ans, tu vas crever. Cette fois c’était la dernière fois. Tous tes espoirs de confiance en l’amour se sont effondrés. Ton cher et tendre t’a préféré la liberté (qui s’appelle… peu importe, parce que de toute façon ça ne change pas grand chose) (avec l’âge, tu relativises à donfement (ça s’appelle la désillusion sagesse). Tu te consoles avec l’idée que tu as fait tout ce qui était en ton pouvoir pour que ça ne marche pas (on sait jamais, ça aurait pu être bien) et tu rachètes un nouveau grattoir au chat, ton fidèle compagnon (celui de tes vieux jours).

EXEMPLE NUMÉRO QUATRE : LE SEXE

  • Tu as 25 ans, tu n’as pas franchement froid aux yeux  et tu es  incroyablement souple.
  • Tu as 35 ans, tu n’as  pas franchement froid aux yeux mais tu te lèves tôt demain matin.

EXEMPLE NUMÉRO CINQ : LES ENFANTS

  • Tu as 25 ans t’en veux plein, des centaines même. D’ailleurs à chaque fois que tu rencontres un mec, tu te demandes si potentiellement ça va faire un bon père (bizarrement tu te demande pas si il en veut, lui, des enfants). T’as déjà choisi des prénoms d’exception comme Cassiopée, Amarante et Déméthane. Pas une seconde tu ne redoutes la cruauté de ce fantasme sur la psychologie de l’enfant. Non toi tu es très concentrée sur le géniteur (le mec assez saoul pour accepter que son mouflet s’appelle Déméthane quoi).
  • Tu as 35 ans, tu as des enfants. T’en veux plus. T’attends qu’un truc c’est qu’ils aillent faire leur vie pour avoir un peu la paix (t’es griffée de vergetures sur environ tout le corps et t’as une épisio de la taille du golfe du Mexique, t’as payé ta dette à la Société MERDE !)

Variante

  • Tu as 35 ans et t’en as pas. Forcément à chaque fois que tu rencontres un mec il est en panique totale vu ton grand âge que tu veuilles lui coller deux côtelettes en plus des pensions alimentaires qu’il aligne déjà tous les mois. Toi tu te demandes si éventuellement il remettrait bien le couvert parce que bon… OU t’en veux pas et tu ne veux pas des siens non plus.

EXEMPLE NUMÉRO SIX : LA CARRIÈRE

  • Tu as 25 ans, tu es cette personne on ne peut plus motivée par ton job. Souvent ingrat, jamais honorifique. Tu rêves d’une promotion et d’avoir les moyens de t’offrir du gruyère pour tes coquillettes Leader Price.
  • Tu as 35 ans, tu as des responsabilités, tu es en concurrence avec des jeunes de 25 ans et tu travailles à en perdre la raison. Alors que dans le fond t’as des fantasmes de cueillettes de mûres dans des haies touffues et verdoyantes. (c’est une licence poétique et non une métaphore alambiquée). Le hic c’est que tu as un crédit Sofinco sur le cul rapport au fait que tu achètes du pesto pour tes Pennes.

Voilà, je vais avoir 2 fois 18 ans, je porte des converses été comme hivers, je crois qu’aucune invention au monde n’égalera jamais le karaoké et je fais toujours un petit trou dans ma purée mousseline.

PS : Ah j’oubliais, « Et je t’emmerde »