Moi j’adore Noël, enfin j’aime surtout la période des fêtes, parce que le réveillon en soi est une épreuve pour mes nerfs fragiles (avant les fêtes le Docteur Poirot m’a fait une grosse prescription d’Euphytose).
Comme beaucoup d’entre vous je ne fête pas Noël à Paris mais en Normandie (enfin vous peut-être pas en Normandie, mais pas à Paris quoi), dans un trou paumé, quelque part entre la consanguinité et l’élevage de poules.
D’ordinaire je viens en train rejoindre la Sainte famille, mais l’an dernier, le chef de gare a oublié d’indiquer le quai en direction de ma destination. Du coup on l’a tous loupé (et on a plus ou moins perdu notre capital bonheur par -10). Je suis arrivée à 22:00 pour réveillonner, transie de froid et de haine. A minuit j’étais couchée.
Alors cette année, mes parents ont décidés de niquer le destin et qu’on partirait tous ensemble en voiture eux, mes chats et moi-même pour la grande aventure (diner à 22:00 pour mes parents c’est beaucoup trop tard).
C’est fou comme on grandit vite et comme on oublie que ses parents sont chiants. Je ne dis pas ça uniquement parce que je n’ai pas le droit de fumer en leur présence. Non je dis ça parce qu’avant ce trajet en voiture j’avais oublié que mes parents écoutaient Rires & Chanson en voiture. Le matin du réveillon, c’est hardcore R&C. Ça te passerait l’envie de faire un bonhomme de neige ou d’offrir des cadeaux aux tiens. Je dis ça aussi parce que ma Malicieuse maman avait offert le matin même le CD de Zaz à mon père… Et qu’après 3 « Je veux de la joie et de la bonne humeur » , 2 « Au bout de la route »… Moi je veux que Zaz ferme sa gueule (ET J’EN FAIT PAS UNE CHANSON BORDEL), être orpheline et de me casser en Laponie avec le fruit de mon héritage (ou boire du Cif). La vie est une teupu (je suis lâche), j’ai subit (j’ai même manger un Happy Meal avec mes vieux, c’est pas la dignité qui m’étouffe).
Arrivée à notre demeure familiale (un ancien corps de ferme de 200m2 donc 35m2 habitables), on m’a rappelé les règles de bienséance (comme si le reste de l’année je vivais parmi les loups) (parce que chez moi il n’y a ni table basse, ni essuie main) (je suis un genre de délinquante domestique)
- Ne pas fumer dans la maison
- Ne pas fumer en dehors de la maison
- Ne pas fumer du tout
- Ne pas défendre les juifs, les arabes, les noirs et les gays dans une conversation (ladite conversation n’arrivant jamais par hasard)
- Je n’ai pas de 5, parce que ma mère voudrait que je fasse un truc pour mes sourcils, mais c’est tacite (Donc ça ne compte pas)
Ensuite j’ai préparé le diner de Noël (j’impose menu et sélection des vins) (si on doit maudire toutes « les minorités » durant le diner, j’ai besoin d’avoir les mains occupées et d’être ivre), à moins de ça, je ne réponds pas d’un éventuel Matricide.
Lorsque nous sommes passés à table, bercé par une sélection musicale des années 80, dans ce contexte familial festif, nous avons eu une conversation fort intéressante sur le pourquoi du comment de mon célibat (je rêve d’un diner avec des smalltalk dedans). C’est vrai que le réveillon de Noël, c’est complétement le moment de me rappeler que j’ovule de moins en moins et que mon caractère est un frein à toute possibilité de coïts suivis ou non. Puis comme pour faire diversion avant que nous n’abordions ce sujet épineux que sont mes sourcils, nous nous sommes offerts nos cadeaux.
Ce qu’il y a de bien avec mes parents c’est qu’ils ne sont pas difficiles, je leur offrirai un collier de nouilles ou un moulage de ma main à la terre glaise, ils seraient aux anges (c’est des gens biens mes parents). Je n’ai pas de table basse mais un soupçon de savoir vivre ils ont été gâté, rassure-toi Lecteur.
Au moment d’ouvrir mes cadeaux, mes parents étaient surexcités par tant de bonheur (ils avaient faim) (j’avais confectionné une bûche, j’ai horreur de la bûche).
Je me souvient très bien il y a trois semaines avoir prononcé cette phrase : « non maman pas de Nespresso pour moi, je ne bois pas café et non pas de parfum, j’y suis allergique ». En même temps ce n’est pas comme si ma mère était censée savoir ce genre de choses…
Quelle ne fut pas ma joie de découvrir mes cadeaux, à savoir une Nespresso , un flacon de parfum, et une cartouche de clopes…
« Mais oui mais tu voulais des bouquins, je trouve que ça ne fait pas très fête »
C’est vrai que m’empoisonner à la caféine, me faire risquer de brûler mon derme au 3e degré, et m’offrir un truc que je n’ai pas le droit de consommer, ça fait « plus fête » tout de suite.
Il faudra tout de même qu’on me dise un jour comment va ma jumelle maléfique, celle dont je paie à l’évidence la dette Karmique jour après jour !
Sur ce nous sommes allé nous coucher. Chez mes parents je dors sur un aérobed. Ma mère ayant eu peur que je meurs de froid (cette crainte étaient fondée, nous avons réveillonné par 5°C ) (j’ai peut-être pas d’essuie-main mais j’ai du chauffage à Paris) avait eu la prévenance de blinder mon lit de bouillottes (on ne va pas chercher l’eau au puits mais c’est tout juste). Miracle de la science, mon lit sous le coup de la chaleur des bouillottes c’est dégonflé vers 2 du mat’, heure à laquelle je ne suis que ravissement pour la vie). J’ai donc dormis par terre, mes chats ayant décidés de se désolidariser et de dormir avec les auteurs de mes jours (les petits gredins).
Ce matin là, jour de Noêl, je fut donc sur le pont à 8:00 bien décidée à en découdre (je voulais me casser et retrouver un semblant de civilisation) (même un bar PMU aurait fait l’affaire tant mon désarroi était grand). Mais bon, Maman m’avait beurré des tartines et préparé un Nesquick alors j’ai juste dit que j’avais « mal dormi » (j’avais plus faim qu’envie de me battre pour défendre mes droits) (tout est affaire de priorités dans la vie, la bouffe gagne). Puis je me suis précipité dans le jardin (un verger d’un hectare) et je suis monté sur une moissonneuse-batteuse en pyjama (sous l’œil interloqué des poules) pour avoir du réseau et demander à Twitter les horaires de train de retour.
Oui je me suis littéralement enfuie avant qu’on m’épile les sourcils dans mon sommeil à même le sol et que je sois obligée d’écouter 3 skechs de Dubosc d’affilés collée à un radiateur capricieux avec du Zaz dans la tête, et tout ça en état de manque de nicotine (je ne suis pas une héroïne).
Bientôt je te raconte mon trajet de retour dans le quel planera toute la dimension dramatique de la fin de mon innocence.