Je ne saurais vous dire combien de fois j’ai reçu ce message (en commentaire sur mon blog, en DM sur Twitter, etc…) L’anonymat a ça de bon, qu’on se concentre uniquement sur ton propos… Enfin ça, c’est ce que je pensais avant. Cacher ma tronche n’a finalement eu pour effet que d’alimenter le mythe de ma prétendue laideur.
Force m’est de constater que les lieux communs sont partout.
Donc je me suis penchée sur cette histoire d’être “drôle donc moche” parce que je trouve ça pour le moins étrange. J’ai essayé de faire une extension sur le fait que lorsque tu es belle, tu dois forcément être chiante comme un concert d’Hervé Villard dans un mouroir.
Sauf que ça ne fonctionne pas : prenons le cas Anne Roumanoff qui n’a concrètement pas un physique facile et qui n’est pas drôle non plus J’en passe et des meilleures, les comiques pas drôles et moches sont légion.
Autour de moi il y a pléthore de femmes belles, moches, féminines ou pas et outrageusement drôles qui officient. Parfois vulgaires, souvent grossières elles ne se déparent jamais de leurs personnalités ravageuses.
Alors quoi finalement on en est toujours a penser que la fille moche tente de se valoriser par le truchement de l’humour ? Que la fille belle regarde passer les hirondelles parce qu’elle n’a pas besoin d’avoir de personnalité ? J’ose à peine m’insurger contre le principe et ainsi créer un effet boule de neige… Les blondes deviendraient ingénieures en pétrochimie, la bite des noirs raccourcirait et les roux sentiraient naturellement Habit rouge de Guerlain, ce serait LA RÉVOLUTION DANS NOS ESPRITS BIEN PENSANTS.
Je ne peux pas nous imposer un tel bouleversement hein ?
Je vais me gêner…. Dans le fond quand une femme est jolie, dans l’inconscient collectif, c’est une princesse (la diarrhée elle ne sait même pas comment ça s’écrit) tandis que la moche elle enchaîne les atrocités (comme être ivre morte et vomir dans le premier tiroir qu’elle croise). Alors cette jolie fille qui ne va pas aux toilettes, on a du mal à l’imaginer nous raconter l’histoire du chasseur sodomisé par un ours, forcément ça casse un mythe.
Belles ou moches, les femmes peuvent être drôles ou non. On peut être moche et ne pas souhaiter se donner en spectacle avec cette histoire d’ours sodomite, belle et être complètement décomplexée du gland et inversement. Ce qui est charmant chez nous les femmes, c’est qu’on peut le faire avec grâce et sensibilité parce qu’une femme dans le fond, c’est pluriel.
Voilà, j’espère que l’univers n’est pas trop déséquilibré et que les blondes ne vont pas se mettre en tête de passer un Master 2 en magnétohydrodynamique dans les prévisions orbitographie (quelle horreur !). Je ne vous dis rien pour la bite des noirs, vous n’êtes pas prêts.