Mea culpa

Tout d’abord je voudrais vous souhaiter à tous (si tant est qu’il y ait quelqu’un) une excellente année 2016. Je vous souhaite en autre que vos projets soient couronnés de succès pour le reste comme je manque un peu d’inspiration, je vous propose d’écouter du Zaz.

A ce stade de ta lecture, tu dois penser que mes jours sont comptés pour montrer un peu d’humanité dans le vide à mon prochain. La vérité c’est que l’année dernière, j’en avait rien à foutre de 2015, j’en avais rien à foutre des autres et j’en avais encore plus rien à foutre que vous passiez ou non une bonne année. Je me souviens d’un truc sur FB, genre rétrospective « J’ai passé une super année 2014 et c’est grace à vous ». Déjà j’avais pas spécialement passé une super année 2014 et en plus je suis intimement convaincue que mon entourage sur FB n’y était pour rien. Bref, en 2015, j’ai souhaité la bonne année à personne et je suis partie en vacances dans un village paumé quelque part au Mexique. Le 7 janvier au matin je me suis levée et tout à basculé. J’étais à l’étranger, loin de paris, 12 heures de décalage horaire, à la plage (deux jours plus tôt j’ai failli mourir noyée, pour de vrai) (Quand je nage, on dirait une mouche qui se noie) (Bref) j’étais en larmes sous l’oeil torve des vendeurs de paréos, tout ça parce que j’emmerde mon prochain.

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J’ai successivement ressenti de l’infinie tristesse, de la peur et du dégout, pour enchainer sur de la culpabilité. L’année commençait pas super et tout était de ma putain de faute. Des forcenés massacrent des innocents, et moi je culpabilise sur une plage (boudinée dans un maillot de bain trop petit, parce que c’est tout ce que j’ai trouvé dans les magasins en janvier). Je me suis littéralement maudite jusqu’à la moelle pour mon égoïsme et ma misanthropie latente. C’est ça qu’il y a de bien avec moi, c’est je ne me prend pas pour une merde. C’est évident que si j’avais balancé des voeux significatifs de bonheur insolent à chacune de mes connaissances, le monde à l’heure qu’il est, tournerait sacrément mieux.

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Depuis ce jour funeste, je n’ai pas cessé d’avoir peur, ni de dire aux gens pour qui j’avais une inclination que je l’ai aimais. J’ai l’air d’une putain d’illuminée qui aime tout le monde. Mais dans le fond, je suis devenue assez vide aussi. Tout 2015 a merdé, ça a été de pire en pire, je suis devenue de plus en plus dramatique. Le 13 novembre je sortais d’une séance d’acupuncture quand j’ai appris que c’était définitivement la fin de l’innocence, j’ai envoyé un sms à mon mec pour lui dire que « tout le monde est mort ». Je ne vais plus chez l’acupuncteur, je vais éviter le Mexique comme la peste, j’espère que ça suffira à tous vous protéger, cependant je ne garanti rien… Putain de cartes de voeux, écrites et timbrées mais jamais envoyées, oubliées au fond d’un tiroir… En plus j’avais écris « Bonne année 2015 » donc je ne peux même pas les réutiliser pour 2016. Putain de moi.

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J’ai un cancer de la joie en phase terminale. Ni fleurs ni couronnes. J’ai cessé de raconter des conneries sur les réseaux sociaux (en même temps les autres sont moins drôles eux aussi), j’ai pris un coup de vieux et quand je n’ai vraiment pas le choix (Mariages, naissances, réveillon de Noël, exonération d’impôts) je simule le bonheur.

Tout ça pour dire que cette année, vous allez rester en vie et ça va être un peu grace à moi.

De rien.

PS : Dans un soucis d’être sympa avec tout le monde (et par conséquent de tous nous protéger du mal), j’ai répondu aux meilleurs voeux de ma mère, par un « Toi aussi très bonne et heureuse année maman! », réponse de l’intéressée « J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas? C’est un peu sec ta réponse ». Bordel de merde.