J’ai du Julien Clerc dans la tête, j’espère que toi aussi.
J’avais donc annoncé (comme quoi ce blog fait semblant d’être mort) ICI que je déménageais à San Francisco. ça va faire pas loin de 6 mois (ou alors ça fait 6 mois) que je suis installée. C’est pas qu’il s’est passé des trucs de dingues mais voici un petit résumé.
Déjà que ce soit en France ou ici les gens te demandent toujours « pourquoi? » ou « why? ». M’est avis qu’on m’aurait pas posé la question si j’avais changé d’arrondissement, sans doute parce que ça à un côté moins extrême (et que j’ai déménagé huit fois dans Paris ces trois dernières années).
La vérité c’est que lorsque tu es le genre de personne à éteindre un début d’incendie avec un rouleau de sopalin, t’es une aventurière, t’as peur de rien, tu défies farouchement la mort et une bougie chauffe-plat sans ciller. La vérité aussi c’est que ce départ c’était un vieux rêve de mon mec, qu’on a un peu provoqué les événements et qu’on est partis.
Ca a été un chouille plus compliqué que ça parce qu’en vrai j’ai jamais eu envie d’aller vivre aux us… Bah oui, moi ce qui me fait rêver c’est l’Espagne et Londres (oui Londres n’est pas un pays mais je m’en branle le minou vois-tu) ou encore Lyon (ne me demande pas pourquoi, j’adore cette ville, c’est ma Californie à moi). En gros jusqu’à la veille de mon départ (mon mec était déjà in da plaz depuis 2 mois) je ne savais pas si j’allais partir (j’avais donné ma démission, collé mon préavis au proprio, choisi une maison là-bas, signé un nouveau bail et acheté un quintal de parondontax au cas où ce pays de sauvages n’ait pas mon précieux) mais je ne savais pas quand même.
Alors tu vas me dire « Ouais enfin c’est quand même bien cool la Californie » oui je sais ça fait Mariah Carey grosse connasse capricieuse, ça n’a pas nécessairement été bien compris. SAUF QUE ici, je n’ai pas de visa de travail, je suis un peu comme un genre de touriste longue durée, j’ai pas le droit de passer mon permis (c’est indispensable de savoir conduire aux us), je ne connaissais pas la Californie, je ne voulais pas quitter mes potes, j’avais peur de me retrouver seule avec mon mec et le plus chiant, je ne parlais pas anglais (enfin si je connais par coeur les paroles de What do you think you are, mais va caser « The race is on to get out of the bottom, The top is high so your roots are forgotten » comme ça, à brule pourpoint, à la caisse de l’équivalent d’un Monop’ ou à un apéro quand on te demande si tu veux un autre Mimosa (oui, merci). Bah je te le dis tout net, les Spice Girls m’ont pas trop aidée. La vérité c’est que sur un plan développement personnel, j’y trouvais pas franchement mon compte. Et puis bon, l’aventure à presque 40 berges c’est de faire la bringue toute la nuit (= jusqu’à 2 heures du mat) quand tu dois te lever tôt le lendemain ou de se faire tatouer des nichons ailés à l’arrière du crâne.
Je pense que mon mec avec les neuf heures de décalages horaires, mes crises d’hystérie sur Skype, avec mes « oui, non, oui, non, oui, non » + presque 9000 bornes de distance à obtenu la médaille du mec le plus patient de l’univers (c’est pas comme si il avait été tout seul là-bas, avec la pression d’un nouveau job). Et comme l’argument poids de mes doutes c’était quand même que j’avais jamais foutu les pieds là-bas il m’a pris un billet (il devait en avoir plein les couilles parce qu’il a pris mon billet à trois du mat et mon vol décollait à treize heure le lendemain) j’ai donc passé deux semaines de vacances à SF.
J’ai débarqué en Californie habillée comme dans Melrose place, manque de bol il faisait 14 degrés. Oui à San Francisco il fait « froid ». Tu penses Californie, tu penses Los Angeles. Tu as tort. J’ai filé dans un H&M m’acheter un sweat à capuche et puis un slim puis un foulard de mémé. Je suis toujours habillée comme ça depuis lors (« mal » en somme). J’ai profité de ces 2 semaines pour faire chier mon mec comme c’est pas permis faire du tourisme, après j’ai décidé qu’on allait chercher une maison (note que j’avais toujours pas décidé si je venais y vivre ou pas). Onze visites en un dimanche (je t’ambiance les dimanches comme personne) on a trouvé une maison bleue accrochée à une colline (ça n’a rien d’exceptionnel ici) dans un quartier sympa. Après je me suis ennuyée le reste du séjour (et j’avais froid) et puis je suis rentrée en France, fait mes adieux, comme Dalida (j’avais toujours pas décidé si j’allais y vivre ou pas, EVIDEMENT)
Bref en gros de mars à novembre 2013 un coup j’y allais, deux pintes plus tard j’y allais pas, les trois pintes suivantes j’y allais etc… J’ai frôlé la cirrhose jusqu’à la date du départ (c’était bien cet ascenseur émotionnel, je suis passée du 36 au 16 ans pour 1,72m à te donner des envies de me poser une sonde gastrique), j’ai pas pris ma décision à plouf-plouf, mais c’est tout comme (joie d’être mon mec).
Je suis donc partie avec deux valises bourrées à craquer de tout ce qu’elles pouvaient contenir, je me suis délestée (à regret) de plein de trucs et puis j’ai pris mon chat sous le bras et on a pris l’avion. Je voudrais mettre un peu de piment genre « j’allais droit vers mon destin, sans me retourner », de toutes façons, si je regarde pas où je vais, je tourne pendant 3 jours à la station Chaussée d’Antin (ça marche pour toutes les autres stations) . J’allais droit vers mon destin pétrie de doutes et d’angoisses. Une fois de plus OUI je sais que « c’est une chance inestimable, blablabla » Je défie cependant la moitié d’entre vous de quitter tout ce qui fait ta vie, tes amis (surtout que les miens sont vraiment formidables), ta famille (Les ténardier), ton crémier, ton boulot, les docus chiants d’arte pour partir dans un pays donc tu maitrises moyen la langue, où tu ne connais personne, de perdre ton indépendance financière et de dire « MAIS C’EST TROP COOL! » La vérité c’est qu’entre le fantasme de partir vivre loin, de tout plaquer et la réalité crue il y a genre Paris-San Francisco (soit 8981 Km entre Paris 48:51:00N 2:20:00E et San Francisco 37:47:36N 122:33:17W et il y a un océan entre les deux) (j’aurais fait une putain de cartographe quand on y pense).
Donc oui, quand je me suis retrouvée à l’aéroport, qu’au stand (je ne sais même pas comment s’appelle cet endroit) on m’a expliqué que la cage de mon chat n’était pas homologuée et que mes valises dépassaient la limite du surpoids accordé par la compagnie, j’ai même pas chialé. Je me suis accroupie j’ai ouvert le contenu de mes deux valises (qui sont en fait des malles géantes, contenant chacune plus de 40kg) et j’ai repensé les valises, interchangé (« interchangé » le correcteur orthographique me dit non, mais ne propose rien d’autre donc tant pis j’ai envie de te dire) des trucs, bref mes valises sont passées. J’ai pris les gens à parti pour argumenter que cette cage à chat « elle est super cool », que j’allais pas l’abandonner (le chat) à l’aéroport, j’ai tapé un scandale sur le prix des billets blablabla. Le fait qu’il y ait 300 personnes qui attendaient derrière moi à fini d’accomplir ma plaidoirie. On est partis avec le chat et pour la première fois depuis 9 mois, j’étais sereine, soulagée (et puis j’avais pris des médicaments pour les gens comme moi et bu une Margarita). Je crois qu’on peut dire que j’étais proche du coma oui.
Demain (ou dans un mois) (ou peut-être jamais) je te raconte la suite, je te raconterais comment certains te soutiennent, d’autres clairement pas (comment ça t’arrange et ça t’arrange pas selon à combien de pintes décisionnelles tu en es). Comment je vis tout ça (parce qu’évidement tu es une mémé de 70 piges, t’as pas la télé et t’as que ça à foutre de lire mes aventures sur le nouveau continents, limite ça te passionne) et si je trouve ça bien San Francisco pour l’heure tout ce que je peux te dire c’est que j’ai froids).
Bon alors exceptionnellement on ne va pas parler que de moi. Titiou Lecoq de girl and geek vient de sortir un bouquin (je viens de voir que cette pute Titiou est née en 1980… ça m’énerve). Je ne l’ai pas encore lu (j’habite dans un pays dont le président est noir mais pas moyen de me faire livrer ce que je veux comme bouquin en français, BRAVO L’AMERIQUE! BRAVO AMAZON!) (Je suis ce blog depuis le tout début, ça m’a donné envie d’écrire sur le mien (oui je sais j’écris plus jamais mais là n’est pas la question), que vous je sais pas, mais des blogs que j’ai suivi cinq ans il y en a pas des masses) (sauf si asos c’est un blog) (Alors voilà j’ai que des bons souvenirs de ce blog, vraiment) Le plus simple c’est que tu lises CA LA et à mon avis, si tu lis le bouquin, ça va être bien (genre vraiment).
Voilà, à demain (enfin pas « demain » parce que je pars en weekend à Palm Spring) (Cosette)