On en a gros.

Cette semaine, c’est la semaine de l’indignation. Déjà Le chat est devenu une killer machine, il a buté successivement deux grosses souris, deux jolis oiseaux et un bébé souris même pas en âge de rentrer en CP. Je pense souvent au prix que me coutent ses croquettes tout en enterrant ses victimes bordel de merde.

Autre contrariété, l’article de Premiere.fr sur le fait qu’une actrice ne ressemble pas à une biaffrée photoshopée après son accouchement. J’irais pas jusqu’à dire qu’on s’en branle. Enfin, je pensais que j’en avais rien à foutre, que de toutes façons moi je lis plus la presse féminine depuis genre quatre ans. J’allais pas m’insurger pour un truc aussi commun (oui je suis au courant que Premiere.fr c’est pas la presse féminine)…. Puis, je me suis souvenue que je ne lisais quasiment plus de magazines à cause de ça justement. Un ou deux euros c’est cher pour se délecter de la cellulite de Halle Berry, du double menton de Drew Barrymore ou encore de l’acné de Katie Perry. Déjà, j’ai pas besoin d’un magazine pour savoir que star ou pas star, t’es un être humain bordel de merde. Et non ça me rassure pas de savoir que sortir un disque ou tourner dans un film ne t’exempte pas d’avoir des poils de nez (en parlant de ça, les miens poussent à la vitesse de la lumière. La vérité j’ai les poils de nez de feu mon pépé). Par ailleurs, si ce n’est déjà fait, je t’invite à regarder « A la recherche de Debra Winger », qui explique bien comment c’est un bonheur de chaque instant d’être une icône…

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J’ai arrêté de lire la presse féminine parce que soit je lisais que « Kate Winslet est une super actrice, dommage que ce soit une baleine » OU « Sienna Miller toujours aussi canon même après un accouchement ». Je m’en fous que Kate Winslet ait un cul de mammouth. Je m’en fous que Sienna Miller sorte de la maternité dans un jean taille 14 ans. JE-M’EN-FOUS. Je préfèrerais qu’on nous parle la difficulté pour ces meufs d’oser sortir de chez elle après un accouchement et de retrouver leurs capitons exposés dans un torchon, comme si, à titre perso c’était déjà pas assez compliqué comme ça d’être une meuf, d’aborder la maternité pour en plus se faire humilier publiquement. Je m’en fous aussi que Sienna Miller ait un métabolisme de ouf ou qu’elle ait décidé de bouffer une asperge par mois pour avoir l’air d’une nymphe. Moi ce qui m’intéresse c’est quand est-ce qu’on va nous laisser tranquilles bordel de merde? C’est quand exactement qu’on aura le droit de ne pas être parfaites? Est-ce qu’on peut éventuellement prendre 20 kilos pépère pour mettre un être humain au monde sans qu’on vienne nous faire chier?

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Sans déconner, t’ouvres un féminin en décembre, on t’explique que tu dois avoir le sac à main Machin pour la modique somme du PIB du Bengladesh (sinon t’es rien, t’es qu’une merde), en mai on te donne le secret de comment maigrir de la tête (ou « Maigrir c’est dans la tête » je ne sais plus), en septembre tu sauras tout sur le botox et tu diras « non à la sodomie » parce que t’es une femme libre qui laisse pas ton mec coloniser ton anus (même si t’aime bien ça, tant pis pour ta gueule).

ça va? On peut faire ce qu’on veut de notre chatte à quel moment exactement? Je sais pas toi, mais j’aimerais bien me taper un pot de Nutella sans avoir l’impression d’être une truie sénile ou faire une pipe à mon mec sans me demander si je suis pas tout bonnement en train de trahir la cause féminine. Bref, j’aimerais bien vivre ma vie bordel de merde.

Donc voilà, perso je ne lis plus de presse féminine. C’est même pas un boycott, c’est du désintérêt total.

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Au-delà des mags, il y a un autre truc qui me les brise velues : LES GENS. l’autre jour je discutais avec deux potes et des meufs passaient leur chemin. Les commentaires c’est toujours les mêmes « putains t’as vu son cul? non mais la grosse vache! » J’ai pas pu m’empêcher de leur dire avec toute l’amitié dont j’étais capable qu’aux dernières nouvelles ils n’étaient ni l’un ni l’autre des canons de beautés (j’ai pas vraiment dis ça comme ça, c’était plus « sérieux, vous avez vu vos gueules? Vous êtes qui pour parler comme ça ») (je vais finir par plus avoir de potes).

Entre meufs on ne se fait pas de cadeaux, ne te méprends pas. C’est un peu comme si passer notre temps à rester minces et fraiches nous donnait le droit d’être une connasse quand t’en vois passer une avec des pointes fourchues et le bonnet moche de guingois. Être une pourriture nous donne le sentiment qu’on vaut mieux qu’une inconnue moins dans la norme (qui a fixé cette putain de norme?) Les mecs pensent que de se laver les cheveux avec du gel douche leur donne le droit de nous demander d’être magiques (mais au naturel hein, sinon c’est triché) (le naturel c’est de se laver les cheveux avec du gel douche? Doux Jésus). Je vous souhaite une rupture du frein et le vernis écaillé à perpétuité bordel de merde.

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J’ai parfois l’impression qu’être hors-norme avec les critères de beauté actuels c’est être en-deçà de Brad Pitt et Angelina Jolie sur l’échelle de Joseph Merrick. En gros on peut s’affamer, se tartiner la tronche de crème toute notre putain de vie, ça ne sera jamais assez. Alors j’ose pas imaginer les meufs qui viennent de démouler, des traces que leurs corps vont garder, du combat que ce sera de retourner au boulot et de conjuguer le môme, le conjoint, la pression sociale et tout ça avec des hémorroïdes, des vergetures et un périnée qui tire la gueule… Assez de pression, ENOUGH!

Autant te dire que le jour où je serais enceinte, faudra pas trop me faire chier, cellulite ou pas.

Voilà, aujourd’hui j’en ai gros, bordel de merde.