Il y a genre deux ans je vous racontais comment j’allais vivre avec un mec. J’avais établie une liste des trucs rédibitoires qui ne donnent pas envie de signer un bail à 2. Je n’ai bien évidement pas dérogé à mes commandements, à savoir :
Ne jamais prononcer la phrase « Tu rentres diner pour quelle heure?
Non, plutôt crever. En revanche je gueule à m’en faire péter la luette à chaque fois que mon mec n’a pas prévenu (C’est à dire tout le temps) (non il n’est pas sourd, il est juste spontanément chiant) de son propre gré (la limite entre son gré et mes invectives c’est pas la traversée du pont de Normandie, j’avoue), mais c’est pas pareil. J’ai faim, mon point de vue se défend physiologiquement parlant.
Faire les courses à deux.
Non plus, j’envoie mon mec au marché tous les dimanches matin tandis que je pionce j’écoute un podcast du Collège de France, tout en feuilletant distraitement La critique de la raison pure. Sinon je fais le reste des courses sur Internet, sans lui demander son avis. J’ai par conséquent, troqué le train-train de se farcir Auchan à deux par la tyrannie domestique. Il faut toujours un leader, le hasard a voulu que ce soit moi, tant pis pour lui. Pour ma défense, je crois l’avoir entendu une fois m’expliquer l’instinct du chasseur chez les mecs. Depuis lors il chasse des brocolis au farmer market du coin (il est putain de doué).
Ne jamais niquer le samedi soir
Je suis à un moment de ma vie où je ne note pas quand je baise… Mais je suis à peu près sûre que le samedi soir, soirée consacrée à glander dans mon canapé en pyjama immonde, un patch anti-points noirs sur le nez, n’est pas propice à une bonne grosse levrette claquée des familles (Mais plus je vieillis, plus je tends à repousser les limites du glamour). Le reste de la semaine, c’est l’Empire des sens à la maison (pas plus tard que la semaine dernière c’était sushis devant The Following, j’ai encore des courbatures).
On ne dira jamais « On »
Moi je vis avec quelqu’un avec qui mes points communs se résument par avoir deux jambes et un estomac. Par conséquent les occasions de caser « on » dans une phrase se font assez rares. Par exemple je ne dis jamais « On va faire le marché ensemble tous les dimanches matin ».
Je ne préparerai pas de gigot d’agneau le dimanche pour la famille
Et j’ai tenu promesse, j’ai pas fait à bouffer pour la famille. Mes parents proposent des déjeuners chez Léon à la ZAC de Longjumeau (donc c’est non pour cette douloureuse double peine) et ma belle-mère ne mange pas (enfin si, elle mange de l’eau).
Petit aparté, un jour cette dernière m’a expliqué qu’elle ne crachait pas sur un petit carré de chocolat laxatif en guise de dessert (La fête, la fête, la fête), frugalité, quand tu nous tient… C’est vite compliqué, de facto, d’évoquer un aligot comme une notion de plaisir plus que de substantation en sa présence (on est quand même bien d’accord que si tu en es à substituer des dragées Fucca à une religieuse au café, tu ne mérites pas de vivre?).
J’aurais toujours 14 ans d’âge mental. Si tant est qu’on s’applique religieusement un contour de l’oeil à partir de treize ans et demi et qu’on envisage un comblement facial de type global avec son argent de poche, je suis toujours une ado attardée (Quand j’avais vraiment 13 ans, je ne savais rien de la chirurgie esthétique, sinon tu penses bien…)
Après, personne n’est parfait, je suis allée chez Ikea (plusieurs fois) (OUI PUTAIN DE MERDE J’AI ACHETE DES BOUGIES ET DES PLANTES VERTES, JE SUIS UN ETRE HUMAIN!) mais il se trouve que 100m2 avec juste un airbed et une box Internet c’était un peu spartiate, même pour une étoile filante au firmament de l’aventure telle que moi.
La vie à deux a ses avantages : par exemple quand ton mec a retenu simultanément la localisation du panier à linge sale et du clitoris (c’est pas de moi, mais je ne sais plus de qui) (je suis désolée, manifeste-toi), t’as juste plus le courage de harceler Edward Norton sur Twitter (il faudra recommencer à inculquer tous les préceptes, j’ai déjà pas a force de terminer l’Amour fou de Breton…)
L’inconvénient principal, et je crois que tout le monde va se rejoindre sur ce point, tu ne peux pas décorer ton appart comme la schneck de la fée clochette sans un regard désapprobateur (ou alors la-dite schneck est bleu marine, grise, marron ou noire, et ça, franchement, j’y crois pas.)
Salut.
