Aujourd’hui nous allons parler de mon quotidien, et pour mieux illustrer mon propos on va se taper une de mes journées types :
08:00 Je dors
08:30 idem
09:00 Mon mec me réveille en m’apportant un café
09:30 Mon café est froid, mais je m’en fous parce que je dors
10:00 Je suis debout, j’ai oublié l’existence du café. Je vais sur Facebook, sur twitter, vous n’avez rien branlé de votre journée et ça m’ôte toute culpabilité
11:30 Je suis tombée dans une faille spatio-temporelle où une heure trente s’est écoulée sans que j’ai fait quoique ce soit (Mais j’ai gagné en spiritualité, je le sens)
12:00 J’ai faim, mais j’ai la flemme de me préparer un truc à manger
13:00 J’ai terminé de réfléchir au fait que j’ai faim mais que c’est chiant de cuisiner, je vais prendre une douche.
13:30 J’ai pas pris ma douche, à la place j’ai bu mon café froid en fumant 3 clopes (je dois arrêter bientôt)
14:00 J’ai renoncé à la douche, je file acheter des cigarettes (en pyjama)
14:03 Premier contact humain avec ce qui fait office de buraliste ici. Le mec sait dire un truc en français « Qu’est-ce que c’est? C’est l’oiseau » J’y ai droit tous les jours. J’adopte un sourire poli et je rentre fumer.
14:20 Je prends une douche et comme je n’ai rien de prévu, je mets un pyjama propre (c’est en fait mon pyjama de jour) (ça doit être l’équivalent de la « tenue d’intérieure » au début du XIXe siècle).
14:27 Ma mère m’envoie un mail « j’arrive pas à commander sur le site bidule.net, crées-moi un profil et paye avec mon paypal, merci ». Elle ne me demande pas comment je vais, je suis en pyjama au milieu de l’âpres-midi, je vais bien, c’est évident. De même, elle ne me dit plus bonjour, notre relation est si tenue que ce genre de trivialité nous est totalement étrangère (connasse).
15:00 Tout porte à croire que j’avais un gouter de prévu aujourd’hui avec une autre adepte du pyjama time. Je m’habille à la hâte, hoodie, jean et converses pour me fondre ainsi à la population (des quadras qui pensent que le hoodie est du dernier chic) au détail prêt que je ne porte pas de tong (plutôt crever)
15:02 Pour parfaire mon allure, j’applique une couche très épaisse d’anti-cerne afin de masquer l’harassement qui ravage mon visage. Puis, du fond de teint, puis du blush, puis beaucoup de choses qui jurent un peu avec ma tenue, l’heure et le bon gout (Dans ma frénésie, j’ai omis que j’allais juste boire un café et non recevoir un Oscar pour avoir fait tourner une lessive)
15:30 j’arrive dans un salon de thé bondé de poussettes dernier cri et de femmes désoeuvrées boudant des bananas bread et s’extasiant devant des bavoirs vegan.
15:34 mon amie arrive échevelée, elle avait de toute évidence moult choses à faire (nous sommes débordées en général) (Pour ma part, acheter du dentifrice mobilise toute mon énergie et implique de décaler certains rendez-vous d’importance moindre) (aller chez le coiffeur par exemple)
15:48 Nous avons fini de raconter par le menu toutes les aventures palpitantes de la semaine passée, c’est le moment de mon 3e contact humain de la journée : je commande une infusion au chia (parce que je ne sais pas ce que sait) (j’imagine que, comme tous les trucs infâmes qu’on nous propose ici, c’est excellent pour la santé) (tout porte à croire que vivre vieux implique de s’emmerder tout au long de sa vie)
16:30 De retour à la maison, je prends un peu de mon temps libre pour caresser le chat qui ne voulant pas me déranger, part chier dans le jardin, au milieu des plants de tomates du voisin.
17:00 La fête bat son plein, mais je me dois à mes obligations domestiques, aussi je lis pendant deux bonnes heures.
19:00 Mon mec rentre du boulot, ébahit du récit de mes aventures, il n’ose me relater sa bien triste journée (il travail dans l’informatique, franchement qui ça intéresse?)
19:30 Nous nous dirigeons vers un lieu encore inconnu, fébriles devant des promesses de victuailles (Je n’ai rien mangé de la journée, j’ai vaqué par monts et par vaux) rejoindre d’autres informaticiens soporifiques qui ne nous épargneront pas les bénéfices de cette journée de travail. Parfois, je prends un air très inspiré pour répondre « Python est un excellent exemple des bonnes pratiques à suivre pour les projets Open Source » infortunément (je Vandamise) on me demandais si je voulais boire quelque chose et mon désintérêt total se fait tout à coup sentir (Mais toujours ivre de mon infusion au mystérieux chia, je m’en fous)
20:30 Comme nous sommes en tous points sympathiques, nos interlocuteurs nous proposent de les suivre en week end, à une retraite dans un parc éloigné de toutes formes de vie (Loin d’un Sephora quoi) afin d’être en osmose totale avec le grand tout et de vivre en état de nature (de bouffer des racines à quatres pates à même le sol). L’angoisse me saisi, mais je n’ai pas le temps de décliner cette offre pleine de promesse bucolique que mon partenaire de vie accepte cette proposition oh combien généreuse.
20:31 Je suis sur Google, je cherche un avocat spécialisé en divorce californien.
21:00 Nous nous dirigeons vers notre demeure, repus de plats « organics ». Mon compagnon ne parle pas, il sait (que ça va chier). Le couple que nous formons n’a pas besoin de mots pour se comprendre.
21:30 Nous avons une discussion vive sinon profonde sur le sens de la vie (la pérennité de la sienne) et sur l’impossibilité aux vues de mes contraintes professionnelles d’aller dormir à la belle étoile avec nos amis. Sous la menace d’un copieux coup de boule Devant mes arguments riches et infaillibles, nous convenons que ce week end se fera sans nous.
22:00 C’est éreintée mais satisfaite que je m’endors. Si par malheur le sommeil ne m’emportait pas, j’irais faire exploser ma joie sur Twitter
Salut